OU SONT LES FEMMES ?

Création collective

spectacle affiche

 

Spectacle et création théâtrale
«  Les femmes me semblaient  hypo-agressives ou hyper-agressives dans le but de compenser. Autrement dit, l'hypo-agressivité et l'hyper-agressivité se présentaient comme des manifestations différentes symptomatiques d'un même problème : la difficulté à reconnaître et protéger sa propre identité et son propre projet de vie. »
Marina Valcarenghi,  L'agressività femminile
à propos de ses patientes en psychiatrie

La Genèse
A partir de 2014, à travers une série de résidences, nous menons un parcours de recherche à propos de l'agressivité. Ce thème (titre et sujet du livre de la psychologue Marina Valcarenghi qui nous a inspiré) nous a amené dans un premier temps à réfléchir à partir de nos propres identités. Etant de facto concernées, en tant que femmes mais aussi en tant qu'artistes, nous sommes le sujet central de notre propre recherche. Nous avons donc, dans un premier temps, échangé ensemble sur nos visions, nos expériences, et notre ressenti intime par rapport à cette notion d'agressivité. Au fil des travaux effectués, nous constatons qu'un autre paramètre entre en jeu. Notre sujet nous concerne directement, mais il évolue aussi constamment dans le temps présent. Le moment historique actuel, avec ses crises, ses fluctuations, ses changements fait que notre regard et notre ressenti bouge, se modifie au fur et à mesure de l'avancement du travail. En partant des ces constatations, nous cherchons alors un langage, une forme artistique pour amener tous ces questionnements au plateau.
            
Aujourd’hui le travail de recherche avance sur 3 niveaux : l'intime, le clown, et, étape en devenir, le personnage.
 
Débuts de Chantier 
1ere étape : L'intime
 
Nous cherchons dans un premier temps à développer et aiguiser notre propre vision personnelle sur la thématique. A travers l'affirmation de soi, de sa propre identité, de ses propres désirs, la prise de parole et l'occupation de l'espace public et urbain, nous mettons en place des méthodes de travail toutes fondées sur la base de l'improvisation.
 
Quels outils ?
Le questionnaire
En 1994 Thierry Salmon, lors de la création du spectacle « Autour du public », conçoit un questionnaire-instrument de travail pour permettre aux comédiens de créer un personnage à partir des réponses données par une personne réelle. Nous nous inspirons de cette méthode pour créer notre propre questionnaire sur le thème de l'agressivité. Nous le testons sur nous mêmes, plusieurs fois, à des moments différents. Nous en capturons l'instant en les filmant, les enregistrant. Ces vidéos archives constituent un terreau pour l'improvisation et la recherche. Nous le proposons également par la suite à d'autres femmes afin d’élargir notre spectre, ainsi qu'au public assistant à nos sorties de résidences.

Travail sur les carte:

carte lombardi2


Cette méthode de travail a donné suite à un stage de recherche que nous proposons régulièrement au publics rencontrés dans les villes de nos résidences, intitulé « Elles ne sont jamais contentes ».
 
Inspirées par les cartes de Mark Lombardi (cf. Annexes),  et avec l'intention de combler le vide de l'héritage féminin dans la généalogie personnelle et historique qui passe par la lignée patriarcale, nous avons décidé de proposer la création d'une carte personnelle.  Dans cette carte, chaque participant(e) y inscrit toutes les présences féminines de sa vie. L'idée est de créer un arbre généalogique libre, qui se dessine à travers la lignée matriarcale, libre parce que les femmes qui y apparaissent peuvent être réelles ou inventées, connues ou inconnues, de la famille ou non.
 
Une fois la carte dessinée, chaque participant(e) est invité(e) à la raconter aux autres et à chercher de retracer un parcours de narration qui touche toutes les présences notées. Elle constitue un terrain possible d'échange entre la personne qui raconte et celle qui écoute à travers des questions, des suggestions, des expériences parallèles etc...
 
L'étape suivante du laboratoire prévoit que chaque participant(e) apporte des éléments qui permettent d'approfondir et de préciser la narration de la carte : objets, textes, musiques, chants, danses, et toute chose en mesure d'incarner la narration ou de devenir proposition pour une action collective.
 
Ainsi, la dernière étape du parcours commence : à partir des cartes accrochées au mur, des histoires partagées, des objets et du matériel scénique, nous improvisons ensemble, comédiennes et participant(e)s devant un public invité qui peut, s'il le désire, librement intervenir.
Les cartes sont un point de départ mais aussi un appui constant durant le processus, un objet actif qui devient scénographie, présence d'une galerie de personnages pouvant agir à tout moment.
 
2eme étape : le clown. Mon clown
 Il nous faut alors trouver comment apporter le terreau de départ en début de forme théâtrale et avec un langage qui nous soit commun (nous sommes italiennes, allemandes, françaises). Nous avons décidé d'esquisser un clown en chacune de nous et qui pouvait commencer à porter ce que nous avions expérimenté précédemment. L'idée était de pouvoir raconter, à travers cela, l'expression des désirs les plus profonds, urgents, inavouables mais aussi les défauts, les peurs, tout cela étant intimement lié à la notion d'agressivité. Et ainsi, par le clown, le mettre à distance en retrouvant un autre corps, une autre voix, un autre langage pour mieux le transmettre.
 
Quels outils ?
L'improvisation
Nous nous sommes appuyées sur la méthodologie de Jacques Lecoq, qu'il décrit dans son œuvre Le corps poétique (cf. Annexes).
En partant d'improvisations sur des entrées et sorties de scènes, nous avons développé un nouveau corps, une nouvelle voix. Nous avons ensuite travaillé sur une interaction entre nos différents clowns.
Le numéro
Nous avons proposé à nos clowns une mise en situation : le “numéro”. Chaque clown était mené à choisir:
 une action concrète censée dévoiler son talent spécifique et qui soit en même temps difficile à accomplir.
une action qu’il ne saurait pas faire mais qu'il voudrait à tout prix réaliser, les limites étant repoussées de plus en plus, jusqu'à ce que son ambition ne devienne presque impossible à réaliser.
A partir de là, nos clowns ont completé leur présentation à travers la recherche d’une silhouette, de costumes, accessoires et ambiances correspondant à leur domaine d’activité. L'une est apnéiste, l'autre est médium, une autre acrobate...etc
 
Quelles ont été les premières ébauches ?
Toujours sur la base de l'improvisation, dans un espace scénique vierge, nous avons proposé à nos clowns de venir présenter leurs numéros et d’intéragir entre eux. A l'aide de la vidéo, une graphiste, physiquement présente et visible dans la salle, dialogue en direct avec les clowns et avec le public librement par le dessin, la parole, la création d'une ambiance ou l'utilisation de l'univers d'internet (pages, vidéos et son). Le mécanisme est montré presque dévoilé, réel, à souligner le moment présent, l' « ici et maintenant ».
La recherche se base sur une volonté de proposer de nouveaux espaces. Ces nouveaux espaces, invisibles jusqu' alors, s'ouvrent pour permettre au clown et au public de se réinventer et d'évoluer dans de nouvelles perspectives et de nouvelles contraintes.
 
La relation entre le réel et l’irréel peut se résumer dans ce qui advient ici et maintenant devant le public. La dramaturgie qui se crée à travers des improvisations collectives est alors le résultat de l'action, la parole, l'intervention graphique et sonore et la présence du public.
 
Notre niveau de recherche se situe actuellement dans cette phase de travail. Notre prochaine étape étant le personnage.

OBJECTIFS ET PROJETS FUTURS
Le personnage : proche de moi mais autre que moi
 
La recherche du personnage féminin nouveau vers lequel nous nous sommes acheminées part de nous. Il nous pousse au-delà, à travers l'expérience du clown pour ouvrir l'imaginaire de chacune sur le plateau comme en dehors du plateau et pour nous permettre de créer « l'autre que nous ».
Nous voulons nous interroger et imaginer de nouvelles images de femmes. Confronter les anciennes et celles d’aujourd’hui. Quelles en sont les différences ? Les similitudes ?
Quelles pourraient être nos nouvelles protagonistes et antagonistes ? Si des femmes détenant le pouvoir, l'argent étaient nos nouveaux personnages ? Si Hillary Clinton était un personnage, quelle serait son histoire ? Nous voulons la raconter.
 
Les outils
En partant des bases établies dans nos précédentes phases de travail, nous nous proposons de travailler sur des écritures de plateaux à une ou plusieurs, des mises en situation, des improvisations ciblées et l'approfondissement du travail vidéo.
 
 L'écriture est collective. L'objectif est la création d'un spectacle original dans une forme active et vivante avec le spectateur, toujours au présent. Une création qui propose un voyage ludique à travers ses propres préjugés et idées préconçues, les lieux communs et les influences culturelles sur la question féminine pour lui permettre de se poser des questions ou de faire bouger son propre point de vue.

Album Photos

 

 

 

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